Félix Tournachon, dit NADAR

Félix Tournachon, dit NADAR

Numéro d’inventaire : 83.4137.1

La bonne blague !

On ne présente plus Nadar : initiateur – entre de nombreuses autres choses – de la photographie aérienne avec son ballon à air chaud, en 1858 au-dessus de Bièvres, mais aussi de la première photographie en lumière artificielle dans les catacombes de Paris en 1864 et encore d’un recueil de mémoires – « Quand j’étais photographe » – rédigé lorsqu’il avait 80 ans pour retracer ses nombreuses aventures photographiques.

C’est dans cet ouvrage que l’on peut trouver l’histoire cocasse de la mystification en 1856 d’un cafetier de la bonne ville de Pau, Monsieur Gazebon, par l’un de ses clients de passage, l’artiste dramatique Mauclerc. Ce dernier lui ayant montré son portrait réalisé à Paris par Nadar, avait réussi à faire croire à notre crédule tenancier que le cliché avait été pris à distance, par un soi-disant « procédé électrique ».

Cela valût à Nadar le courrier qui suit et dont nous vous laissons apprécier la truculence !

Pau, le 27 août 1856.

Monsieur,

M. Mauclerc, artiste dramatique, de passage en notre ville, m’a fait voir ainsi qu’aux habitués de mon établissement son portrait daguerréotipé (sic) nous a-t-il dit par vous à Paris, tandis que lui était aux Eaux-Bonnes (par le procédé électrique).

Plusieurs personnes qui ignorent les progrès de l’électricité se sont refusées à ajouter foi aux affirmations de M. Mauclerc dont pour ma part je n’ai pas douté un seul instant m’étant un peu occupé de Daguerréotipe dans un temps.

Je viens donc vous prier monsieur de me tirer mon portrait d’après le même procédé et de me le renvoyer le plus promptement possible.

Recevant journellement la meilleure société et même un grand nombre d’Anglais surtout en hiver, je vous engage à appliquer tous vos soins à ce travail, ne pouvant que vous être favorable, beaucoup de personnes se proposant de vous écrire pour avoir aussi leur portrait.

Je le désire tiré en couleur et s’il est possible assis à l’une des tables de ma grande salle de billards.

J’ai l’honneur de vous saluer.

GAZEBON

Propriétaire du café du Grand Théâtre

Grande-Place

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